Black Dog n’est pas en soi un film de genre mais, pour le héros trouble, mutique et solitaire, pour le décor de désert et de vestiges d’un passé moins âpre que le présent, pour les gangs à moto, les convois de véhicules soulevant des nuages de poussière, les chefs de clan excentriques, les accidents de camion en grand angle, une tempête de sable qui va préciser tous les enjeux du récit, il nous entraîne dans un western en même temps qu’un road movie émouvant où le réalisateur regarde son pays comme une aberration éminemment cinématographique. De fait, le décor de Black Dog est complètement dingue et naturellement post-apocalyptique, et c’est dans ce paysage lunaire que la rencontre insolite entre un motard mutique et un lévrier famélique est l’occasion pour Guan Hu de critiquer le régime et la société.