Adapté d’un roman de Sigrid Nunez, le film se déroule aux États-Unis, mais semble tellement intime et porte si fort l’empreinte du cinéaste, qu’on croirait une histoire originale. Almodóvar impose sa palette à l’Amérique comme à ses stars, justes et émouvantes ; ripoline le présent ; y sertit des flash-back tels des films dans le film. La chambre d’à côté regorge de plans d’une beauté déchirante et reste purement almodovarien par sa veine mélo et ses aplats de couleurs omniprésents, au service de l’intériorité de ses personnages. Le film bouleverse par sa simplicité, la glaciation de ses effets, comme si le cinéma posait un voile mortuaire sur la réalité.